24 août 1924, Garoua. Un enfant peul naît sans que personne ne soupçonne encore qu’il inscrira son nom au fronton de l’histoire du Cameroun indépendant. Ahmadou Babatoura Ahidjo grandit dans la rigueur musulmane. Élève appliqué, il décroche son diplôme à l’École Primaire Supérieure de Yaoundé en 1942, devient télégraphiste, puis entre en politique un an plus tard. Charismatique et fin stratège, il grimpe vite les échelons. En 1958, il est Premier ministre. Deux ans plus tard, il devient le premier président du Cameroun indépendant. L’homme hérite d’un pays divisé, fragile, mais plein de promesses. Il prend donc le pari de l’unité. En 1961, il devient l’architecte de la réunification avec la partie anglophone. Il impose ensuite le parti unique en 1966 et met fin au fédéralisme en 1972. Ahidjo gouverne avec fermeté, mais dote le pays d'infrastructures clés et d’une vision économique centrée sur l'intégration nationale. Il exercera le pouvoir pendant 22 ans soit cinq mandats au total. En novembre 1982, contre toute attente, il cède la place à son Premier ministre, Paul Biya. Un passage de témoin qui ouvrira un nouveau chapitre et entretiendra bien des spéculations. Ahidjo meurt en exil au Sénégal en 1989, sans jamais revenir au Cameroun. De la première élection présidentielle à la présidence de Paul Biya, le Cameroun a vu se dessiner 65 ans d’histoire politique. Aujourd’hui encore, le pays se tourne vers un nouveau chapitre. Déclaré vainqueur par le conseil institutionnel, Paul Barthélemy Biya'a bi Mvondo est de nouveau le visage de l’exécutif camerounais.

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